Qu’est-ce que le GIEC ?
Le GIEC, ou Groupe d’Experts Intergouvernementaux sur l’Évolution du Climat, est une création conjointe du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) et de l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale). Il a été fondé en 1988 et regroupe 195 États membres.
Le GIEC est constitué des scientifiques des plus hauts niveaux, issus de diverses disciplines scientifiques aux nationalités variées. Ce groupement se divise en 3 entités de travail :
- Aspects scientifiques des changements climatiques
- Impacts et vulnérabilités
- Solutions envisageables
Ainsi que d’une équipe spéciale dédiée aux inventaires nationaux des GES (Gaz à Effets de Serre).
Le GIEC a pour mission de synthétiser l’état des connaissances scientifiques (ou métadonnées) en rapport avec les changements climatiques et le rôle des activités humaines. À partir de ces données, le GIEC publie périodiquement des rapports. Les États sont censés s’appuyer dessus afin de trouver des accords vis-à-vis de la lutte contre le changement climatique.
En août 2021, le GIEC dévoile au monde son 6ème rapport, fruit d’un travail d’analyses systémiques et complexes.
Que nous apprend ce 6ème rapport du GIEC ?
Selon les experts climatologues, notre planète connaît actuellement une période interglaciaire. Une période interglaciaire est un épisode climatique clément intercalé, normalement, entre 2 périodes glaciaires. La prochaine période glaciaire pourrait, cependant, selon plusieurs études, être repoussée de quelques dizaines de milliers d’années du fait de l’augmentation de nos GES. On estime la durée moyenne d’une période interglaciaire à environ 10 000 ans. Durant ce laps de temps, la biosphère prend ses marques, s’adapte et évolue… Ces phénomènes se mettent en place sur du LONG terme, tout comme l’évolution (normale) du climat. Le climat est ainsi principalement sous l’influence des concentrations de GES, d’une part, et de la position astronomique de la Terre par rapport au Soleil de l’autre.
Or, selon les experts, avec aujourd’hui un large consensus, l’influence de l’Homme sur son environnement aura induit une accélération des changements climatiques telle que ce qui aurait pu ou dû se produire en 10 000 ans s’est produit sur les 150 dernières années. Une accélération telle et d’une telle ampleur, que les organismes, notamment au niveau macro, ne peuvent pas s’adapter.
Un avenir climatique inquiétant
Dans son 6ème rapport, le GIEC présente un bilan de la situation, alerte sur l’avenir avec des modélisations prédictives et soumet ses recommandations.
À noter que le réchauffement dont il est question dans ce rapport est le réchauffement global pour l’ensemble de la planète. Ce réchauffement ne doit pas être confondu avec les situations climatiques locales qui peuvent être très variables. Certaines régions se réchauffant plus vite que d’autres, voire plus que la moyenne globale. Tandis que d’autres connaissent des vagues de fraîcheur.
Pour ce qui est des niveaux de réchauffements climatiques globaux, une référence de valeurs communément admise est celle équivalente à la période préindustrielle (1850-1900). Depuis cette période, le climat s’est ainsi réchauffé de plus de 1°C… 1,9°C selon les dernières études. La nouveauté de ce 6ème rapport réside dans le fait que, grâce à des analyses statistiques complexes, nous savons désormais que 1,7°C est directement imputables aux activités humaines.
Avec l’augmentation des températures, le rythme du changement climatique s’accélère.
Atmosphère, océans, cryosphère, tous les éléments sont affectés. Le taux d’élévation des mers, par exemple, n’a jamais été aussi élevé depuis 3000 ans, plus 20 cm d’élévation depuis 1900. Les calottes glaciaires, Groenland et Antarctique, ont connu une perte de leur masse globale 4 fois plus importante sur la période 2010-2019 par rapport à la période 1992-1999.
Les extrêmes climatiques seront plus fréquents et plus intenses :
- augmentation en durée et en intensité des vagues de chaleurs dans la plupart des régions du globe observés depuis 1950,
- extrêmes de froid apparaissant plus modérés et moins fréquents.
Une forte concentration de CO2
La responsabilité des activités humaines est établie et correspond, notamment aux concentrations de CO2 atmosphériques actuelles. Le rapport note, en particulier, que ce taux correspond au plus élevé mesuré, par le biais de carottages réalisés dans les pôles. Et notamment sur les 2 millions d’années précédents.
Tous les modèles présentés dans ce 6ème rapport attestent d’une accélération du changement climatique. Et ceci quels que soit le taux de CO2 atmosphérique et l’augmentation de la température globale d’ici à 2050.
Ainsi, même des hausses d’apparences minimes, entraîneront des conséquences variées partout à travers le globe : des sécheresses intenses aux fortes précipitations, se répartissant inégalement sur les territoires.
Le rythme d’accélération des hausses de température pourra être 1,5 à 2 fois supérieure dans certaines régions, par rapport à la moyenne globale. Selon ce rapport, il pourrait même être 3 fois supérieur en régions arctiques.
Les précipitations seront plus fortes et plus fréquentes avec un taux d’intensification de 7% par degré supplémentaire. Les moyennes annuelles des précipitations augmenteront probablement en haute latitude pour les océans tropicaux. Mais elles diminueront sur une grande partie des régions subtropicales. Ponctuellement, les phénomènes de moussons seront plus forts et abondants.
Ainsi, globalement et par rapport aux 20 à 40 dernières années, nous assisterons à une augmentation des fortes précipitations et des inondations sur de grandes parties des territoires d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Europe.
À court comme moyen terme, sur les 30 prochaines années, personne ne devrait être épargné.
Différents scénarios du GIEC
Selon un scénario à + 2°C présenté dans ce rapport, les seuils de chaleurs extrêmes considérés comme critiques sur les plans sanitaires, agricoles, etc. seront plus fréquemment dépassés.
Un scénario à + 1,5°C révèle, quant à lui, un allongement des saisons chaudes, une augmentation des extrêmes de chaleur et une diminution des extrêmes froids.
Les surfaces terrestres touchées par des sécheresses plus fréquentes, plus graves, plus longues seront plus étendues.
Des conséquences irréversibles ?
Dans ce rapport, le GIEC met en évidence la relative irréversibilité de nombreuses conséquences environnementales. Notamment pour ce qui concerne les océans, calottes glaciaires (Groenland, Antarctique) et niveaux des mers.
Pourquoi : relative ?
Relative en raison du rapport à nos espérances de vie humaines… En effet, la réversibilité de ces phénomènes serait de l’ordre d’échelle de temps centennale à millénaire.
Il existe également une certaine linéarité entre les émissions cumulées de CO2 et le réchauffement climatique. En effet, plus le CO2 atmosphérique augmente, plus le réchauffement global s’accélère.
L’espoir du GIEC ?
Des réductions rigoureuses d’émissions de CO2 et autres GES entraîneront des effets perceptibles sur la composition de l’atmosphère, la qualité de l’air en quelques années. Ceci pourrait ainsi entraîner l’amorçage de la résilience de l’ensemble des éléments de la biosphère.
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